Avant les accompagnements sommeil, je demande aux parents de remplir un formulaire pour préparer les RDV. Il y a quelques jours, une maman a noté une phrase que j'avais déjà entendu ou lu et qui m'a interpellé : "Nous avons fait le choix de ne pas laisser pleurer notre fille". L'une des questions que l'ont me pose avant de souscrire à un accompagnement sommeil est aussi en rapport avec cette notion de laisser pleurer : "Est-ce que je vais devoir laisser pleurer mon bébé ?" La réponse est NON.
Faisons un point sur ce que signifie "laisser pleurer" :
Laisser un enfant qui pleure à cause de la faim, d'une douleur, d'un inconfort, seul, pendant de longues minutes et ce de façon répétées. Ce type "d'éducation" est une forme de maltraitance. Or, les parents qui font appel à mes services ne sont pas maltraitants. Ils cherchent des solutions pour apaiser le sommeil de leur petit. C'est ce type de pratique peut avoir des conséquences sur le développement de l'enfant ou sur le lien d'attachement entre les parents et leur petit, comme constaté dans certaines études.*
Faisons maintenant un point sur ce que "laisser pleurer" ne signifie pas :
Quand tu sens que tu vas déborder, que tu ne contrôles plus tes mots et que la frustration monte, parce que ton petit pleure depuis un long moment, tu as le droit de l'allonger dans son lit et de quitter la pièce, pendant 1-5-10 ou 20 minutes même s'il le faut. Tu ne laisses pas ton bébé pleurer, tu le mets en sécurité le temps de réguler tes propres émotions et lui transmettre ta sérénité revenue. De nombreux bébés secoués l'ont été parce que le parent n'a pas été à l'écoute de leurs propres limites.
Quand ton bébé manque de sommeil, parce qu'il lutte contre l'endormissement ou se réveille trop souvent la nuit, que tu sais que cela nuit à son humeur, peut affecter son bien-être et son développement (croissance, motricité, défenses immunitaires...) et que tu envisages d'utiliser une méthode pour accompagner ses pleurs de décharge ou de frustration, tu ne laisses pas ton bébé pleurer. L'utilisation de ces méthodes aura pour seule conséquence d'améliorer la qualité de sommeil de ton enfant**. Les pleurs de décharge ou liées à la frustration d'un changement d'habitude (endormissement autonome) permettent à bébé d'extérioriser des tensions et n'ont pas besoin d'être contournés mais accompagnés. Il est très sain de laisser bébé exprimer ses émotions, s'il n'y a pas de douleur ou d'inconfort, en les accompagnant. Nous pouvons donc dire qu'une grande majorité de parents font le choix de ne pas laisser pleurer, car fort heureusement, nous sommes pour la plupart en capacité de prendre soin de nos enfants.
En matière de sommeil, il y a souvent de nombreux réajustements à mettre en place avant d'utiliser une méthode pour accompagner les pleurs d'un tout-petit. Et si cela s'avère nécessaire, je guide quotidiennement des parents dans la mise en place de méthodes efficaces et safes. Attention : je déconseille l'utilisation des méthodes Ferber (5-10-15) ou Chronododo, sans accompagnement individualisé, elles peuvent être innefficaces dans certaines situation et la seconde comporte des incohérences.
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* Hippocampal and amygdala volumes in children and adults with childhood maltreatment-related posttraumatic stress disorder: a meta-analysis : lien
** Behavioral Interventions for Infant Sleep Problems: A Randomized Controlled Trial : lien
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